Lieu : Prairie de Keravilin à Guipavas
Intervention technique : Christian Guérin, vannier osiériculteur
Dimensions : Hauteur max. 2,80m, largeur max. 10m, longueur 21m
Matériaux : Perches de saule vivant et brins d’osier
Dour Gwenn ou l’eau blanche en breton
Dour Gwenn ou eau blanche en breton, est l’ancien nom de la rivière qui descend le vallon du Stang-Alar et traverse la prairie de Palaren avant de se jeter dans la rade.
La prairie de Palaren se trouve en bas du vallon en continuité avec le jardin botanique du Stang Alar. Un sentier la borde qui mène vers la plage du Moulin Blanc. Les anciennes cartes hydrographiques montrent qu’au niveau de cette zone humide, il existait un étang qui se prolongeait jusqu’au rivage.
Une structure éphémère en saule vivant
Marcher sur l’eau blanche est une structure éphémère installée sur la prairie de Keravilin à Guipavas. Constituée en saule vivant, sa forme au sol est dessinée à partir du tracé de l’étang inscrit sur l’ancienne carte topographique de l’état-major (cf. illustration ci-dessus). D’après celle-ci, il s’étendait sur une longueur d’environ 387 mètres de la prairie de Palaren jusqu’à l’actuelle plage du Moulin blanc. La base de la structure « Marcher sur l’eau blanche » est rapportée à l’échelle 1/18ème.
En vertical, elle suit un dénivelé partant d’une hauteur de 2,80m à 3m en diminuant progressivement vers le sol, donnant ainsi l’impression d’y disparaitre.
Les visiteurs et visiteuses pourront l’observer du sentier qui borde la prairie. Les plus téméraires s’y aventureront, la longeant ou marchant entre les deux haies comme s’il.elle.s traversaient l’étang.
De Palaren à Keravilin
Dans l’idéal, Marcher sur l’eau blanche aurait été installée sur la prairie de Palaren, à l’emplacement de l’ancien étang. Il s’avère que cette zone humide a été reconstituée sur un terrain remblayé avec des gravats. Par conséquent, la plantation manuelle des branches de saule dans le sol y était impossible.
C’est pourquoi, il a été envisagé de l’implanter sur la prairie de Keravilin, autre zone humide située un peu plus haut sur le cours du ruisseau du Stang-Alar.
Un paysage enf(o)ui
L’installation Marcher sur l’eau blanche pose la question de la disparition et de l’oubli, mais aussi du regard que nous portons sur notre environnement bio géo-physique et de l’impact de nos actions sur celui-ci, telle l’artificialisation des sols. Elle nous amène à réfléchir sur la capacité de résilience écologique.
Vivant fragile
De tout temps, nos paysages n’ont cessé de se métamorphoser, avec ou sans notre intervention. Mais, aujourd’hui, les experts scientifiques nous alertent sur le fait que l’influence des activités humaines sur la nature pourrait faire basculer la dynamique de ses écosystèmes vers un déséquilibre mettant en danger de manière irréversible notre espèce. Nous vivons donc une période charnière où nous savons que notre avenir et celui de nos descendants dépendra de notre capacité à reconsidérer notre rapport aux espaces et éléments naturels.
Zone humide
Il n’y a pas si longtemps encore, les zones humides avaient la réputation d’être insalubres et dangereuses. Aujourd’hui, on sait qu’elles constituent des écosystèmes fragiles qui jouent des rôles essentiels pour la gestion de l’eau et la préservation de la biodiversité. La sculpture Marcher sur l’eau blanche contribue à rendre plus visible ce lieu atypique en milieu urbain et à mettre en avant l’intérêt des zones humides.
Pourquoi le saule ?
Le saule est une espèce pionnière caractéristique des milieux transitoires ou aux conditions extrêmes. Ces espèces constituent les premiers organismes qui colonisent ou recolonisent un espace dépourvu de vie, soit parce qu’il est nouveau, soit parce qu’il a subi une perturbation.
Par ailleurs le saule est utilisé pour sa capacité à dépolluer l’air, les sols et les eaux. Il créé une niche écologique favorable aux insectes et oiseaux et participe ainsi à la conservation de la biodiversité.
Consultations et interventions techniques
Gwenaël Cléran, technicien de maintenance, service espaces verts à Brest métropole
Jean-Christophe Gautier, Direction de l’Ecologie Urbaine, division milieux naturels et biodiversité, Brest métropole
Baptiste Havaux, encadrant de chantier d’insertion-groupe SATO, et son équipe de débroussailleurs
Gildas Martin, technicien cours d’eau et zones humides en charge de la gestion de la prairie de Keravilin
Jean-Marc Provost, responsable de la division maintenance-secteur est du service des espaces verts de Brest métropole
Remerciements
Je remercie Noémie Abgrall, Lola Guezennec, Loïc Perrenou et Baptiste Richez, étudiants à l’Ecole européenne supérieure d’art de Bretagne-Site de Brest, ainsi que Marie-Michèle Lucas, artiste plasticienne pour leur participation au chantier les 28 février et 3 mars 2022.
Soutiens
Le projet Marcher sur l’eau blanche a été conçu lors de la résidence artistique De la nature initiée par l’association Espace d’apparence. Dans ce cadre, il a pu bénéficier du soutien de Passerelle Centre d’art contemporain par le biais du dispositif d’aide aux résidences d’artistes sur les territoires du Ministère de la culture-DRAC Bretagne et du Conseil régional de Bretagne, du Conseil départemental du Finistère et de la Direction Culture animation patrimoines de la ville de Brest.
Télécharger la présentation du projet « Marcher sur l’eau blanche »
Présentation publique du projet
Le projet Marcher sur l’eau blanche a été présenté :
- les 29 et 30 mars 2023 lors des rencontres du festival RESSAC organisées par l’Université de Bretagne occidentale.
Cliquer sur ce lien rencontres ressac 2023 pour lire la fiche de présentation du projet.
- le 10 janvier 2023, lors du séminaire « Arts et écologie » avec Paul Ardenne organisé par Espace d’apparence à Passerelle Centre d’art contemporain.